Collocation à Tokyo suite & fin
J’ai quitté Tokyo depuis quelque temps, mais quelques nouvelles des collocations peuvent être amusantes/intéressantes. La majorité de l’article a été écrit depuis quelques mois, mais la flemme m’a empêché de le finir correctement :-).
Mercato de la colocation
Dans le mois suivant mon précédent article sur la collocation, il y a eu pas mal de changement. 4 personnes sont parties et 7 personnes sont arrivées. Ce qui nous a amenés à un taux d’occupation complète de la maison.
Les 3 étudiants Français, qui étaient dans la même filière, ont pris un appartement en collocation. Je ne sais pas si c’est rentable pour 1 an, car le système de location japonais est compliqué. En plus du mois d’avance de loyer, il est nécessaire de payer environ 4/5 mois de loyer en plus à l’entrée dans les lieux. Mais histoire de masquer l’escroquerie, ils donnent différents noms à tout ça :
- L’argent pour les clés (key money) : équivalant à 1 mois de loyer (ne sera pas récupéré)
- Cadeau au propriétaire : peut-être équivalent jusqu’à 2 mois de loyer(ne sera pas récupéré). Il faut faire un cadeau au propriétaire quand on rentre dans les lieux… je ne comprends pas vraiment.
- Caution : 2mois de loyer (peut-être récupérer). Je crois qu’en France les cautions sont d’un mois, mais pourquoi pas.
- Charge diverse : comme les assurances ou charges de copropriété, ce qui est normal.
- Taxe de l’agence : il est assez compliqué de ce passé des agences au Japon, encore plus si vous ne parlez pas très bien japonais, et faut bien que l’agence gagne de l’argent.
Une chose est sûre en tout cas, il est particulièrement bon d’être propriétaire au Japon. Il arrive souvent d’ailleurs que des propriétaires refusent des occupants étrangers (même si les lieux sont vacants), pour éviter les problèmes (et peut-être aussi notre incompréhension de devoir donner autant d’argent : p). Je vois cependant de plus en plus d’annonces et d’agence qui se targuent de ne pas demander de key-money ou de cadeau (mais si rien n’est écrit, c’est qu’il y en a besoin car c’est ‘normal pour eux’).
La dernière à partir était la Chinoise. Un soir elle passait l’aspirateur à 0h00 (interdit dans le règlement normalement), et le lendemain elle partait. c’était une surprise, mais ce qui a été encore plus surprenant a été la rapidité où la nouvelle est arrivée…
Le jour même du départ de la Chinoise en sortant faire les courses je tombe nez à nez avec un livreur. Je comprends, malgré mon japonais, qu’il me demande la personne de la 202. Je baragouine en japonais “non, elle vivait ici. Mais aujourd’hui elle partit”. Il remplit son avis de passage et le pose avec le reste du courrier. A mon retour, pendant mon goûter (oué j’aime prendre un goûter!), je croise une grande blonde que je n’ai jamais vue. Après les présentations de base, où j’apprends qu’elle est russe, j’en viens à demander le numéro de chambre :
- MOI : Tu es dans quelle chambre?
- ELLE : chambre 202.
- MOI : *zut, c’était la chambre de la Chinoise ça*
- MOI : Tu attends quelques choses? Car je crois qu’un livreur est passé…
- ELLE : oui mes bagages
- MOI : *…*
- MOI : attends, je crois qu’il y a un papier de passage dans l’entrée.
- ELLE : c’est bizarre, il est marqué 17h. j’étais là à 17h!
- MOI : *…*
- MOI : oh non je crois pas, j’ai dû le croiser à 15h, il s’est trompé…
- ELLE : ah oui, je n’étais pas encore arrivé.
Il lui a fallu attendre un jour de plus pour avoir ses valises. Comme Je me sentais un peu coupable, je l’ai aidé à monter ses 2 grosses valises de 30kg(!) à l’étage… Mais je n’ai jamais dit que j’étais la source de ce retard ^_^. J’ai même appris par la suite qu’elle avait envoyé ses valises de l’aéroport à 13H. Genre la livraison aurait pris seulement 2h depuis Narita… le service japonais est bon, mais pas tant que ça:p.
Deux autres nouveaux arrivants étaient deux amis Serbe et Néerlandais. Ils ont l’habitude de venir un mois à Tokyo chaque année pour pratiquer un sport dont je ne me rappelle pas le nom. Il devait avoir tous les deux plus de 35ans. Et je n’ai pas grand-chose à dire sur les 4 derniers : 1 chercheur universitaire Italien, un étudiant Canadien, un étudiant brésilien et un Français en vacances pour 2mois.
La collocation était plutôt bien placée au centre de Tokyo, mais dès qu’on voulait faire quelques choses à l’extérieur de Tokyo, le temps (et coût) pouvait vite monter. J’ai alors décidé de changer de collocation. Je dois aussi reconnaitre que certaines activités étaient assez pénibles par manque d’équipement, comme l’activité repassage :
J’avais déjà fait pas mal le tour du centre de Tokyo, et principalement en vélo grâce à un accès rapide : 10min de Shinjuku, 10min de Ikebukuro, 15min de Shibuya, 15min de la gare de Tokyo.
Changement de collocation
Ma nouvelle collocation était entre Tokyo et Yokohama. Je pouvais toujours me rendre facilement sur Tokyo, à seulement 25min de la gare de Tokyo, mais j’étais aussi à 20min de Yokohama (30min de moins par rapport à l’ancienne collocation).
J’étais dans le début de la banlieue, beaucoup d’habitants donc beaucoup plus de magasins de nourritures (soit plus de choix). En contrepartie, j’ai perdu pour ce qui est des installations publiques. Les piscines aux alentours étaient moins bien, et les bâtiments publics (ou j’avais des cours de japonais) étaient en moins bon état.
Mais pour ce qui était de la collocation, ce n’était que du bon. J’avais fait attention de prendre, cette fois si, un logement récemment rénové, avec beaucoup plus de parties communes et moins de chambres. L’appartement était comme neuf, avec seulement 5chambres, un grand salon/salle à mangé/cuisine et des fenêtres tout du long des deux façades donc très lumineuses. Les Japonais ont du mal avec les fenêtres, leurs logements en manque souvent… peut-être aussi parce que le double vitrage n’est pas automatique… Ma chambre était plus petite et d’une forme assez bizarre. Les différents recoins leur ont permis de faire beaucoup de rangement, donc je n’avais rien qui trainait. La forme était tellement bizarre, cf photo de couverture, que j’avais 5 hauteurs de plafonds différentes et 2 bureaux (un pour le japonais & un pour le PC!).
Les autres résidents de la colocation étaient 2 Malaisiens en mission professionnelle pour quelques mois, une Américaine et un Français en stage.
Je ne sais pas trop comment ils fonctionnaient avant que j’arrive pour être honnête… mais la première fois que j’ai cuisiné, je n’ai trouvé que de la vaisselle sale et pas bien rangée… Après avoir fait toute la vaisselle, j’ai pu enfin cuisiner (et manger)… J’ai l’impression qu’ils ont tous commencé à cuisiner quelques semaines après me voir (essayer de) cuisiner. Faut pas les blâmer, car entre la station la plus proche et le logement, on avait 20 lieux pour acheter des plats préparés (konbini), supermarché, restaurant, magasin de plat à emporter). Ce n’est pas mal en 7 minutes de marche. L’avantage de l’ancienne collocation était que l’iranien était là depuis plusieurs années. Il avait organisé les parties communes à sa manière et tout nouvel arrivant s’y pliait en faisant de même. De plus étant donné qu’il cuisinait aussi, on pouvait utiliser ses épices sans avoir à en acheter (on avait juste à en remplacer certaines le moment venu).
Le logement était super et la localisation pratique. Mais après quelques mois, le besoin d’aller voir autre chose dans le Japon m’a poussé vers l’ouest!
Départ pour le Kansai
La région de Tokyo est appelée le Kanto et est la région la plus peuplée du Japon. La deuxième région la plus peuplée est le Kansai, et on y retrouve les villes comme Osaka, Kobe et Kyoto. J’ai décidé de déménager à Osaka, car c’est la plus grosse ville de la région et elle est entre les deux autres, ce qui est pratique.
Mais avant de partir, je devais me défaire de mon vélo. Heureusement pour moi Craigslist fonctionne bien au Japon (équivalent du Boncoin aux États-Unis). Évidemment comme toujours, je me suis décidé au dernier moment. Il était alors compliqué de vendre mon vélo dans le temps imparti à un bon prix. Je l’ai cédé, 15h avant de partir de Tokyo, à seulement 3000yen. Même s’il m’a été énormément pratique, c’est toujours pénible de perdre 70% d’un bien en moins de 6mois!
Un peu avant de vendre mon vélo, je m’étais fait la remarque que je n’avais jamais vendu/jeté un vélo sans avoir eu d’accident avec. Quelques jours avant de vendre le vélo, j’ai eu un petit accrochage avec une voiture. Cela a cassé le réflecteur arrière et un peu voilée la roue arrière, mais j’allai bien. Les choses étant rentrées en ordre, j’ai pu vendre mon vélo!